Mon père latino veut que j'épouse un homme blanc
Relations Et Amour
Getty Images Ayant grandi dans une petite ville du Kansas, j'avais des choix minces en ce qui concerne la piscine de rencontres au lycée. Ils étaient tous des versions similaires du même trope - blanc, beau et athlétique. La diversité était difficile à trouver. Mes plus grands chagrins étaient les garçons que je rencontrais pendant les vacances passées dans la ville natale de mon père, à Punta del Este, en Uruguay.
Ma chérie de lycée était un merveilleux gars All-American - mais nous n'avions rien en commun, à part nos goûts musicaux. J'étais toujours hyper conscient de mon altérité lorsque je rejoignais sa famille pour des rassemblements; Je ne pouvais pas éviter de me démarquer dans une pièce pleine de personnes grandes, blondes et aux yeux bleus.
Quelques années plus tard, j'ai déménagé à New York et me suis retrouvé à sortir avec des hommes appartenant à des minorités avec des racines partout, d'Haïti à l'Iran, à Porto Rico, au Brésil, au Pakistan et au-delà. C’était exaltant d’être entouré de gens de culture qui comprenaient les nuances d’être l’enfant d’un immigrant - ce que c’est d’être la seule personne brune dans une pièce. Je me suis senti compris. J'avais trouvé mon «type» et je ne pouvais pas m'imaginer avec quelqu'un qui ne pouvait pas vraiment comprendre mon identité Latina.
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Je suis même sorti avec quelques gars uruguayens - certains qui avaient l'air blancs, mais aucun qui a gagné l'approbation de mon père. Vous voyez, mon vieil homme a toujours aimé me taquiner qu'il voulait que je finisse avec un homme blanc - mais cela n'a jamais vraiment ressemblé à une blague. Son raisonnement a varié au fil des ans, se terminant le plus souvent par le fait qu'épouser ma mère américaine blanche était la meilleure décision qu'il ait jamais prise. Il était ouvert sur le fait qu'il voulait que je me retrouve avec une personne instruite avec qui je pourrais avoir une vie facile, sûre et stable.
Malheureusement, cette façon de penser n'est pas rare dans la communauté latino-américaine. L'expression «No atrases la raza» se traduit par «ne pas reculer la course». Evelyn Almonte, travailleuse sociale agréée et clinicienne bilingue en santé mentale, explique que cela signifie essentiellement: «Le racisme intériorisé est tellement enraciné dans la communauté latino-américaine que beaucoup ne sont pas en mesure d'identifier cette façon de penser. Pour beaucoup, il existe encore une notion intériorisée selon laquelle le blanc est supérieur. »
Almonte peut se rappeler que ses propres parents dominicains l'ont poussée à sortir avec quelqu'un de plus clair qu'elle ne l'était. Au lycée, une de ses camarades de classe afro-dominicaine s'est vu interdire par sa mère à la peau foncée de sortir avec quelqu'un qui n'était pas blanc.
De nombreux parents immigrés ont le sentiment de protéger leurs enfants en les poussant à épouser des Blancs.
«Les immigrés latinos poussent souvent leurs enfants à s'assimiler afin que leurs enfants puissent éviter d'être désavantagés», dit Almonte. «Étant donné que nous vivons dans un pays criblé de discrimination et de micro-agressions, de nombreux parents immigrés ont le sentiment de protéger leurs enfants en les poussant à épouser des Blancs. Ce sont des sentiments profondément ancrés dans la culture - et certains ne savent même pas pourquoi ils les perpétuent.
Le racisme intériorisé de mon père lui fait croire que je n'aurai pas une vie aussi stable si je me retrouve avec un camarade de couleur, surtout pas un Uruguayen. Chaque fois que je lui disais que j'avais rencontré un Uruguayen (un exploit rare étant donné qu'il n'y a que 3,3 millions de personnes vivant dans le pays lui-même), il me disait que je devrais arrêter de les voir immédiatement parce qu'ils ne voulaient probablement que du sexe.
Pendant une bonne partie d'une décennie, j'ai surtout ignoré ses conseils non sollicités et ses stéréotypes sur les Latinos et les hommes de couleur. J'ai quitté les États-Unis et j'ai commencé à voyager à plein temps, ayant ma part de plaisir dans des pays comme le Maroc, le Mexique et au-delà. Je me suis retrouvé dans une relation avec un espagnol dont la mère est originaire du Honduras. Mon père n'était pas très content, se demandant constamment s'il était assez bon pour moi. Cela me fait honte de le dire, mais la vérité est que mon père a un préjugé profond contre les Centraméricains.
Il m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit qu'il espérait que j'épouserais enfin un Américain blanc.
Les choses se sont terminées avec l'Espagnol il y a environ 2 ans, alors que nous vivions ensemble en Thaïlande. J'avais le cœur brisé et je ne savais pas quoi faire de moi-même, alors je suis retourné aux États-Unis pour voir mon père. À l'aéroport, après avoir lancé une série de jurons en espagnol, il m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit qu'il espérait que j'épouserais enfin un Américain blanc. Au début, j'ai ri, mais ensuite, j'ai éclaté de rire - j'ai été horrifiée.
Mais après que mon père ait rendu ses souhaits clairs comme du cristal, quelque chose a changé. Inconsciemment, j'ai commencé à réaliser son souhait et j'ai commencé à ne fréquenter que des Blancs ou des Blancs de passage. Au début, je ne savais pas que je ne fréquentais que des hommes qui ressemblaient exactement à mon ex-petit ami. Mais la vérité était que je voyais son visage chaque fois que je commençais à discuter avec un homme grand, sombre et beau; Je n'ai pas pu échapper à sa mémoire et je ne voulais rien de plus que de passer à autre chose.
Au cours des deux dernières années, je suis célibataire - vivant toujours en Asie du Sud-Est - j'ai été presque exclusivement impliqué avec des hommes blancs, blonds et aux yeux bleus des États-Unis, d'Australie, de République tchèque et des Pays-Bas. Lors de voyages de retour en Amérique latine, je me suis retrouvé à ne sortir qu'avec des Latinos non autochtones du Mexique, du Costa Rica et de l'Uruguay. Même si je les ai tous trouvés beaux, ils n’ont pas compris ma passion pour la justice raciale. Ils n’ont jamais subi de discrimination. Ils ne pouvaient pas comprendre ce qui a fait de moi la femme latina que je suis devenue.
Et le plus souvent, je me suis souvent senti fétichisé par des hommes blancs qui me traitaient d'exotisme et me désignaient d'abord par mon apparence et mes courbes plutôt que par mes passions, ma carrière et mon éthique. J’ai eu des hommes blancs qui me disaient en fait que je suis le matériel de maîtresse, mais pas le matériel de femme, mais je refuse d’être le gage de quelqu'un Latina. Je suis bien conscient qu'il y a beaucoup d'hommes blancs qui ne correspondent pas à ces stéréotypes - je ne les ai tout simplement pas encore rencontrés.
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Tout ce qu'il faut savoir sur le Mois du patrimoine hispanique Juriana Hernandez, thérapeute familiale bilingue, affirme que les enfants d'immigrants essaient constamment d'apaiser leurs parents. «Certains enfants immigrants se sentent responsables de rendre leurs parents fiers et de démontrer que leurs sacrifices n'ont pas été vains», dit-elle. «Parfois, nous pouvons ressentir de la culpabilité pour avoir des privilèges que nos parents n'avaient pas ou ressentir le besoin de réussir ou de réussir parce que nous sommes nés aux États-Unis.»
Mon père a fait un voyage impossible à pied à travers l'Amérique du Sud pour échapper à une dictature et fonder une famille dans un nouveau pays. Il a travaillé dur pour m'assurer que j'avais des opportunités dont il n'avait jamais rêvé dans sa jeunesse. Est-ce que je ne lui devais pas de le rendre heureux?
Quand j'en ai parlé avec mon père en écrivant cet article, il a ri, faisant les remarques obscènes habituelles sur les hommes latinos. Mais à la fin, il a finalement dit que par-dessus tout, il voulait juste que je sois heureux. Comme pour moi? J'espère aussi que le bonheur sera ce qui me rapprochera de mon futur conjoint, quelle que soit son appartenance ethnique.
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